Hamid Zahir (حميد الزاهر) Biographie
Hamid Zahir (حميد الزاهر) ou Hamid Ben Taher pour l'état civil est un oudiste et un chanteur populaire marocain. Est une figure emblématique de la chanson marrakchie. En effet, son jeu musical demeure particulier en ce sens qu'il prône le patrimoine musical de sa ville natale, à savoir les styles dakka, gnawa respirant les transes musicales utilisées pour donner à ses chansons un air de festivité.
Biographie et évolution musicale
Son surnom Zahir est inspiré du nom du quartier Arsat Zahiriya où il grandit à Marrakech.
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Depuis qu'il a intégré le domaine de la chanson populaire qui l'avait tellement séduit depuis son enfance, Hamid ne cesse de promouvoir un style personnel, alliant paroles, musique et joie de vivre. Il figure comme l'un des principaux artisan de la la chanson populaire au Maroc, alors que ce crooner se dédiait à une carrière de boucher comme ses parents.
Pour situer le contexte qu'il fait situer lors de l'Indépendance du Maroc en 1956, une vague de liesse populaire s'empare du pays. Entre fêtes spontanées et cérémonies officielles, rares sont les villes épargnées par l'atmosphère d'euphorie collective qui y règnait alors. À Marrakech, les tentes se dressaient dans les rues de la ville pour abriter les festivités. Une bénédiction pour Hamid Ben Taher, jeune homme plein de joie qui sillonne chaque soir la ville ocre à bord de son Solex, en quête de bonnes ambiances. De réunions festives en soirées musicales, ce boucher de père en fils se lie d'amitié avec un groupe de musiciens, qui l'initient à l'art subtil et à la virtuosité du oud qu'il parviendra à maîtriser avec dextérité. Fidèle aux standards musicaux de l'époque, le nouveau groupe compte, en plus du chanteur, deux femmes choristes et deux hommes appelés Keffafa. Spécialistes de la fameuse Dakka Marrakchia, ces derniers tapent des mains et dansent pour accompagner les chansons. Tirées du répertoire populaire, elles mélangent zajal, melhoun et poésie arabe. De mariages en baptêmes, la troupe acquiert une grande notoriété parmi les Marrakchis, qui apprécient particulièrement son jeu musical au oud, les paroles de ses chansons, leurs rythmiques prenantes, et par-dessus tout, le jeu de scène de ses danseurs qui, en purs Bahjaoua, enchaînent pitreries et mimiques cocasses.
Le “Makhzen artistique”
Il faudra cependant attendre la fin des années 50 pour que Hamid Zahir produise enfin ses propres chansons. Enregistrés dans les studios de la maison de production Sabah, des morceaux comme “Awin Awin”, “Rouah Li Bgha Yzour”, “Lila a Sidi Aâmara” deviennent très vite de véritables tubes. Repris partout au Maroc, ils ouvrent au troubadour de Marrakech la voie du succès national.
Le sacre arrive en 1962, lorsque Hamid Zahir produit sa célèbre chanson “Marrakech A Sidi Koulou Fareh Lik” (Tout Marrakech est heureux pour vous, Majesté). Composée en l'honneur du jeune roi Hassan II, qui vient tout juste d'être intronisé après le décès de son père. Cette chanson est présentée pour la première fois au public à l'occasion d'un défilé militaire organisé à Marrakech. Grâce à elle, Hamid Zahir est appelé à enregistrer ses chansons dans les studios flambant neuf de la radio nationale marocaine, situés au quartier Aïn Chock à Casablanca. “Je me suis présenté avec les 18 tours et les 45 tours que j'avais enregistrés auparavant. Ils ont été diffusés sur le champ sur les ondes et on m'avait invité à en produire d'autres au sein même des studios de la radio nationale”, se rappelle-t-il, avec nostalgie.
Véritable révélation, Hamid Zahir devient le chouchou du public marocain. Le succès est tel que cet amoureux de Marrakech se résout, la mort dans l'âme, à déserter sa ville natale pour s'établir à Casablanca.
Dans la métropole, Hamid Zahir mène une double vie, partagée entre les abattoirs, où il exerce son métier de boucher le matin, et les studios, où il enregistre ses chansons. Entre les deux, l'artiste autodidacte se produit également dans des cabarets, des soirées privées et des mariages. Fréquemment sollicité par le Makhzen artistique, Hamid Zahir est aussi de toutes les fêtes et cérémonies officielles. Conquies par sa musique joviale et entraînante, plusieurs hautes personnalités du royaume, dont le roi Hassan II en personne, recourent à ses services lors de soirées fastueuses où se côtoient les personnalités de la haute bourgoisien et têtes couronnées. Confiant en son avenir d'artiste, Hamid Zahir décide de laisser tomber sa blouse de garçon-boucher pour se consacrer entièrement à sa carrière musicale.
Notoriété
Au milieu des années 70, Hamid Zahir jouit déjà d'un statut de star nationale. Des chansons comme la fameuse “Lalla Fatima” et “Ach Dak Tmchi Lzine” transcendent même les frontières nationales, pour s'imposer sous des cieux aussi inattendus que l'Arabie Saoudite et le Koweït. Ils valent à leur auteur d'être sollicité pour des tournées internationales qui le mèneront aux quatre coins du globe, avec des concerts dans des contrées aussi éloignées que… le Japon et l'Australie. Plus près de chez nous, Hamid Zahir devient également la coqueluche du public maghrébin. En Tunisie, où il se déplace fréquemment, son succès est tel qu'il lui vaut d'être décoré par le président tunisien de l'époque, Habib Bourguiba.
Toutefois, à partir des années 90, et aussi subitement qu'il était apparu, Hamid Zahir décide de tirer sa révérence. Ses apparitions publiques se font de plus en plus rares. Établi à Marrakech, où il possède une résidence et un café dans le quartier Guéliz, il fréquente de plus en plus assidûment la mosquée et ne se produit plus que dans quelques rares occasions privées. La rupture avec la chanson est totalement consommée en 2004 : cloué au lit par une inflammation du nerf sciatique, l'homme est forcé de réduire ses déplacements au minimum et ses prestations publiques et télévisuelles deviennent rares.
Mais le troubadour de la casbah ne cède pas pour autant à la déprime. Jovial comme à ses vingt ans, il garde ce sourire « ultra-brite » qui a fait sa réputation auprès de son public.
De sa notoriété d'antan, Hamid Zahir tire aujourd'hui une grande fierté. Il évoque avec bonheur ces moments de gloire qui lui permirent de côtoyer des monstres sacrés de la chanson arabe tels Oum Kalsoum, Abdel Halim Hafez, Mohamed Al Mouji ou encore la diva tunisienne qu'il vénère, Oulaya.
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«Lalla Fatima» Femmes, je vous aime !
MOHAMED AMESKANE
24 Juillet 2009
Ecrite et composée à Paris par Ahmed Jabrane, «Lalla fatima» finit par devenir synonyme de Hamid Zahir. Tube parmi les tubes, utilisée dans les sitcom et la publicité, elle fait partie de l’imaginaire de tout marocain. ■
Il n’y a qu’une ville au monde qui peut produire un ovni comme Hamid Zahir. C’est dans les ruelles labyrinthiques de la médina de la citée ocre qu’il vit le jour. Apprenti boucher au départ, imprégné des rythmes, des chants et de l’humour (noukta), comme tout marrakchi qui se respecte, il se donna à la chanson. Avec un groupe d’amis, les Guiir, Al Mahri, al Arbi, Salem.., il fonde une troupe unique dont le répertoire s’inspire du «folklore» de la ville et de ses environs, notamment le genre Hawzi. Au luth, accompagné de quatre garçons tapant des mains (al kaf) et de quatre filles en choristes, ses refrains, populaires et lègers, sont sur toutes les lèvres
Un jour, il croise Ahmed Jabrane dans les studios d’Ain Chok à Casablanca. Ce dernier venait de composer et d’enregistrer à Paris Lalla Fatima. En l’écoutant l’interpréter, l’équipe de Hamid l’accompagne en tapant des mains. En présence du directeur de la station d’alors, Azeddine Guessous et du réalisateur Mohamed Ziani, Jabrane la lui offre pour l’adapter à sa manière. Après un mois de travail, le 45 tours sort à Casablanca. Et ce **** un succès phénoménal.
Lalla Fatima, au nom de dieu un seul mot de toi
Je t’ai dis bonjour et tu ne m’a pas répondu
Peut-être que tu es occupé par quelqu’un d’autre
Tu n’as pas pensé à moi
Je te supplie, dis moi un seul mot
Il refroidira le feu ardent qui me brûle
«Lalla Fatima», un mot magique. Cette manière respectueuse de s’adresser à une femme est peut être à l’origine de son succès, sans oublier l’interprétation du maître et l’accompagnant d’une troupe plus qu’originale, avec son jeu, ses mimiques et ses gestes. Traversant les frontières, il devient un tube au Maghreb et au Machrek. Au cours de l’un des voyages de Hassan II en Tunisie, une grande soirée **** organisée. Le grand Ahmed Bidaoui se présente, le luth à la main. Quelqu’un du public crie «Lalla Fatima», un deuxième le suit et c’est toute la salle qui demande au maître, qui avait une réticence a tout ce qui est populaire, de chanter le morceau de Hamid Zahir, décoré par Lahbib Bourguiba par un Wissam d’Or! Le comble du scandale. Dans les pays du golf, où elle **** synonyme du Maroc et des Marocains, elle est chantée tous les soirs dans le palais d’un cheikh dont la cheikha s’appelle Fatima !
Flairant le filon, Hamid Zahir demande à ses amis auteurs , dont Abdelhak Belfaida, de lui écrire sur «Souad», «Naima», «Zhirou», «Meryem», «Saadia» et «Aouicha», toutes des succès sinon des tubes.
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Hamid Zahir - Hamid Ezzaher - الحاج حـميـد الـزهـيـر
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